On ne présente plus ce film mettant en scène sur un mode ironique et comique la dictature hitlérienne et ses ressorts.
Juif Allemand né à Berlin, Lubitsch émigre pour Hollywood afin de vivre sa passion pour le cinéma. Il a 30 ans, nous sommes en 1922. D'abord acteur puis réalisateur, il se fait le spécialiste de comédies... traitant des problèmes contemporains les plus graves. C'est ainsi qu'il présente l'arrivée des nazis à Varsovie dans ce film qui se déroule sur une période allant d'août 39 à décembre 41. Un jeu de miroirs moqueur qui jongle habilement entre grosses ficelles et finesses mordantes.
La question reste évidemment : que pouvait-il savoir à ce moment là du quotidien de Varsovie ? du ghetto ?
Des images tournées par l'Armée Rouge au début de l'année 45 à la libération du camp, de janvier 45 au printemps.
Official documentary report compiled from films made by military photographers as they advanced into Germany.
Des images terribles (concernant une douzaine de camps) filmées par les troupes américaines, destinées à témoigner de l’horreur découverte à la libération des camps. La violence de l'inimaginable réalité qu’il aurait été impossible de faire saisir sans images à cette époque. Quasi aucune interview, beaucoup de longs plans sur les corps amaigris à l’extrême. On n’y entend qu’une fois le mot « Juif » sur toute la durée du documentaire.
Un film tourné à Birkenau par une réalisatrice survivante de ce camp, immédiatement après son retour, avec la participation d'autres survivantes du camp. Il vise à retracer ce qu'elles ont vécu. On appelerait sans doute aujourd'hui "docu-fiction" ce film au considérable poids émotionnel qui nous montre l'arrivée des trains, l'appel, le Revier, l'orchestre du camp, le départ des Kommandos extérieurs "zu fünf", les sélections des femmes et leur départ en camions pour les chambres à gaz...
Un document qu'on ne présente plus, qui a ses qualités et ses défauts. Il est toujours projeté aux élèves de 3è par leurs professeurs d'histoire dans le cadre de l'étude de l'Allemagne nazie au programme cette année-là. Ils ne l'oublient jamais.
Scénario d'après une nouvelle de Jerzy Stawinski. Le réalisateur, Wajda, est né en 1926. Il s'est engagé en 42 dans l'A. Krajowa. Ce film évoque les derniers jours de septembre 44, derniers jours de l'insurrection de Varsovie, au travers d'un groupe d'insurgés encerclés dans la ville par l'armée allemande.
Coproduction italo-française, ce film avec Susan Strasberg et Laurent Terzieff est sorti en France en 1961. Il a été nominé cette année-là pour l'Oscar du meilleur film étranger. Ce film présente l'histoire d'Edith, 14 ans, parisienne juive qu'une rafle amène avec ses parents à Auschwitz. Elle survit à la première sélection grâce à sa volonté de réagir et l'aide d'une prisonnière et d'un médecin, prisonnier lui aussi. Elle est transférée vers un autre camp sous l'identité d'une "triangle noir" nommée Nicole. On suit son parcours qui la voit accepter d'être Kapo avec les compromis(sions) et les dilemmes (ou pas) que cela implique.
Au-delà de l'encre qu'il a fait couler chez les cinéphiles (autour de ce que l'on peut s'autoriser dans la représentation filmique des camps), le plus gênant pour moi dans ce film est surtout l'importance et le traitement accordés à l'histoire d'amour entre Edith-Nicole et Sascha, prisonnier Russe, ainsi que le scenario de fin qui éloignent tous deux de l'intérêt de la réflexion sur les prisonniers de fonction.
Un documentaire de deux heures qui retrace tout le parcours d'Hitler, ses choix et leurs conséquences, avec un rappel de la situation depuis 1914 et le rôle du Traité de Versailles. Un film entièrement construit sur des images d'archives dont le commentaire n'épargne pas le peuple allemand et le rend clairement co-responsable d'une Europe en ruines, de l'extermination de la population juive et de l'épouvantable bilan humain global. Il peut être regardé aussi aujourd'hui avec intérêt dans l'optique d'étudier ce que pouvait être une analyse sans complaisance avec quinze ans de recul.
F. Lecointe (Clionautes) sur le film en lien ici.
Les difficultés du départ pour Israël d'un bateau dont les passagers sont des survivants et les difficultés après l'arrivée. Dans ce film, un personnage joue le rôle d'un ancien prisonnier du Sonderkommando de Birkenau. Où ai-je entendu dire qu'il jouait son propre rôle ? à vérifier (et si vous avez l'info, contactez-moi ici. Merci !)
Réalisé avec Michel BOROWICZ comme conseiller historique, ce film documentaire retrace l'histoire du ghetto de Varsovie en se fondant exclusivement sur des images d'archives allemandes (photos et films) et des extraits de témoignages de survivants venus en France (parlant curieusement au présent). Une remarque sur le Judenrat : "Vient un moment où ils n'ont plus qu'un choix, le martyre ou l'ignominie".
De remarquables acteurs au service d'une fiction (d'après un texte d'Abby Mann) fondée sur les procès de l'immédiat après-guerre. Ce film ne relate pas un procès ayant réellement eu lieu, mais pose les questions que soulevèrent ces procès et celles qui y furent soulevées. Tous les thèmes ne peuvent être ici relevés, mais je citerai parmi d'autres : les fondements et évolutions du nazisme bien entendu, la question de la responsabilité des accusés mais aussi celle du peuple allemand, la liberté d'action, les valeurs qui nous animent, l'excuse souvent utilisée d'avoir "fait son devoir", ... Toutes ces questions sont traitées au travers de la mise en accusation de quatre magistrats, juges qui appliquèrent donc les lois nazies, et des arguments développés par les avocats de l'accusation et de la défense.
Ce film a une histoire tout à fait particulière car son réalisateur est mort avant de l'avoir terminé. Ce sont les membres de son équipe qui ont assuré un montage, à la fois forcément lacunaire mais qui s'avère également enrichi dans le fond comme dans la forme par ces ellipses. Synopsis : sur un bateau, une femme en reconnaît une autre : celle qui était la Kapo de son Kommando au Kanada de Birkenau.
En 1958 Bruno Apitz, très engagé politiquement, a écrit un livre évoquant ses années à Buchenwald au travers de l'histoire d'un enfant juif que les prisonniers vont cacher afin de lui sauver la vie. De ce texte a été tiré le scénario du présent film. Il se fonde pour partie sur un fait réel : Stefan Jerzy Zweig, "l'enfant de Buchenwald" existe réellement, mais l'auteur B. Apitz comme le réalisateur F. Beyer n'avaient rencontré ni lui, ni son père (qui d'ailleurs ne disparaîtra pas dans un autre convoi comme dans le film, mais pourra rester veiller sur son fils et le cacher avec la complicité d'autres prisonniers jusqu'à la libération de Buchenwald et l'arrivée des troupes américaines le 11 avril 45). De ce fait, l'histoire est reconstruite avec les rumeurs qui devaient circuler dans le camp à ce propos, certaines exactes, d'autres pas. On a reproché à ce film une tendance à effacer la spécificité juive de l'extermination, mais de fait Buchenwald n'était ni centre de mise à mort ni camp d'extermination. En revanche il était éminement politique (du fait des catégories de déportés et de l'organisation interne du camp mise en place peu à peu par les "triangles rouges"). Ce sont précisément ces caractéristiques qui intéressent vraisemblablement le réalisateur, outre la proposition de réflexion sur le conflit entre "l'affectif" (risquer leurs vies pour sauver un enfant) et "le politique", mais l'enfant devient le symbole de la solidarité et de la résistance contre l'oppresseur.
Sous-titré "Chronique d'une ville française sous l'Occupation", ce film fit l'objet d'une interdiction à la télévision française jusqu'en 1981. Il relate la vie à Clermont-Ferrand de 40 à 44 avec plus de trente témoignages (français et allemands, collaborateurs et résistants, inconnus et personnalités) et des images d'archives (actualités d'époque). Ce documentaire fut un "pavé dans la mare" mettant en cause et en lumière la France de la collaboration à une époque où on ne voulait voir que la France résistante.
Inspiré d'un roman de Jurek Becker (les parcours des deux hommes après guerre sont d'ailleurs assez proches) ce film (le premier de l'ex-DDR nommé aux Oscars) évoque la vie dans un ghetto de Pologne avec un réalisme sans manipulation d'émotion et un humour plein de délicatesse.
Ce réalisateur a, par ailleurs, évoqué le thème des camps dans deux autres de ses films : en 1963 Nackt unter Wölfen (à partir du témoignage de l'écrivain Bruno Apitz sur Buchenwald où il a été prisonnier de 1937 à 1945) et en 1983 Der Aufenhalt (à partir du témoignage de 1977 de Hermann Kant qui évoque le ghetto de Varsovie).
Inspiré d'un roman de Władysław Reymont, A. Wajda propose ici un film foisonnant dans le fond comme dans la forme que JL. Bory aurait qualifié "d'extraordinaire baroque marxiste". Il se déroule à l'aube du XIXè siècle dans la ville de Łódź où l'industrie textile fait et défait les fortunes sans souci de l'extrême misère du "petit peuple ouvrier". Nous y suivons trois personnages principaux (un Polonais, un Juif et un Allemand) qui s'associent pour lancer leur propre usine. Une image de Łódź dont ces deux aspects, multiculturel et industriel, seront encore ceux de 1939.
Ce considérable travail de collecte de témoignages et d’informations n’étant plus à présenter, nous nous limiterons à préciser, dans le cadre de ce site, que divers anciens prisonniers membres de Sonderkommandos y sont interviewés parmi lesquels les deux survivants de Chelmno, Mordechaï PODCHLEBNIK et Simon SREBNIK ; ainsi que Abraham BOMBA et Richard GLAZAR survivants de Treblinka ; et Filip MÜLLER dont le témoignage nous parvient donc à la même époque que son livre.
Un documentaire qui s'ouvre avec Simon Wiesenthal à Mauthausen, livre de prière en main, qui d'ailleurs en lira un texte, et se referme avec S. Wiesenthal devant le mur des Lamentations, avec le même livre. Les narrateurs sont E. Taylor et O. Welles.
Après une rapide évocation de la vie juive avant-guerre et des différentes formes qu'a pu prendre l'antisémitisme, ce film retrace, s'appuyant sur des images d'archives (parfois peu connues encore aujourd'hui) et des lectures de témoignages, toutes les étapes et évenements essentiels de la Shoah. Le choix des archives et des informations données est toujours intéressant. A l'époque ce documentaire était certainement le premier à retracer de façon aussi précise et documentée l'histoire de "l'Holocauste" comme on disait alors. C'est en cela qu'il est remarquable.
Mais il a aussi les marques de son époque. S'il est bien évidemment intéressant du point de vue de ce qui est dit, il l'est aussi pour ce qui ne l'est pas. L'évocation des ghettos par exemple n'aborde pas la question des "Judenräte" dont le terme n'est pas prononcé. La révolte de Birkenau est donnée comme émanant de la résistance intérieure du camp mais les Sonderkommandos ne sont pas nommés, leur existence même n'est pas évoquée, ne serait-ce que par une phrase. On constate aussi la méconnaissance de l'époque lorsque le narrateur dit qu'il y eut alors 600 évasions. La relation de la libération des camps est particulière aussi : on quitte alors Auschwitz pour ne citer que les camps libérés par les Britanniques et surtout les Américains, les mots "Soviétiques" ou "Armée Rouge" ou "Russes" ne seront pas prononcés.
Un film de fiction à valeur documentaire, tiré d'un roman de John Hersey. Il relate l'historique du ghetto de Varsovie, d'octobre 40 à mai 43 au travers d'un petit groupe de personnages dont la plupart deviendront des insurgés. Il évoque les différentes étapes de la survie au ghetto et les diverses attitudes, y compris les pires (tel ce policier du Judenrat qui vient chercher une femme malade qu'il connait bien pour l'amener à l'Umschlagplatz en croyant ainsi sauver sa vie et celle de sa compagne). Un film qui insiste sur le peu d'aide apportée par la résistance polonaise aux insurgés et la grandeur malgré tout de leur combat héroïque et s'accorde parfois d'étonnantes "approximations" (Treblinka figuré par le portail de Birkenau et la cheminée du crématoire, avec un panneau "Treblinka" !).
Un documentaire qui reprend le film tourné en 1945, par S. Bernstein, en grande partie à Belsen à la libération du camp. Son souhait était que ce film fasse office de preuves de l'impensable, qu'il soit largement montré en Allemagne. Il n'a en réalité jamais été diffusé. Le présent documentaire, aux images particulièrement éprouvantes, garde le commentaire d'origine qui l'accompagnait et lui adjoint un certain nombre de témoignages, celui du cinéaste-cameraman bien entendu, celui de survivants : Anita Lasker, Leon Greenmann et Hugo Gryn, ainsi que quelques commentaires de l'historien Martin Gilbert.
Un film éprouvant dans lequel Jacov Silberberg (Yacov Zylberberg) ne témoigne pas de son passé de prisonnier d'un Sonderkommando à Birkenau, mais où le metteur en scène, croisant les paroles de Jacob, sa femme et (pour l'une des scènes) de leurs deux enfants (adultes), rend compte du présent. Il s'agit de donner un portrait de Jacob "ici et maintenant". Quel présent peut-on avoir sur le terreau d'un tel passé : tel est le sujet que le réalisateur semble vouloir questionner. Il est peut-être utile de savoir par ailleurs que Karl Fruchtmann (1915-2003), Juif Allemand, a été prisonnier au camp de Dachau en 1936 (libéré en 1938, il part en Palestine et revient définitivement en Allemagne à partir de 1958).
Les premiers mots du film sont ceux de sa femme Luba (qui parle en allemand) : "sa sensibilité est morte" alors qu'on voit à l'image Jacov sur son lieu de travail : il a toujours été boulanger, il enfourne des pains. C'est le silence. La désespérante solitude de Jacov qui, après le Sonderkommando, n'est plus jamais parvenu à être vivant.
Un documentaire qui reprend et commente des images prises par l'Armée Rouge à la libération du camp, de janvier à février 45, accompagné par le témoignage d'Aleksander Vorontzov qui était l'un des cameramen. Sont également utilisées les images prises par des SS durant le fonctionnement du camp (album dit "de Lili Jacob"). Ce film retrace à la fois l'histoire de la libération du camp (et les principaux aspects de son fonctionnement) jusqu'au départ des derniers prisonniers (ayant nécessité des soins jusqu'à l'automne) mais aussi la façon dont les Soviétiques ont procédé. D'abord les soins aux victimes restées sur place, leur regroupement dans les Blocks de briques d'Auschwitz 1, la délégation arrivée deux jours après la libération pour recueillir les témoignages, les obsèques solennelles des corps trouvés dans la neige et des prisonniers morts ensuite, puis la reconstitution de la libération par l'agence TASS au mois de mai. [Scénario détaillé ici]
Documentaire sur le nazisme, de ses origines à sa chute.
Entretiens avec trois historiens (60 mn) dont Annette Wieviorka.
Documentaire de Francis Girod "Avant l'oubli" (58 mn) constitué de photos et témoignages de survivants.
L'histoire du célèbre "traqueur de nazis" joué par Ben Kingsley. Un téléfilm dont les premières images évoquent la libération du camp de Mauthausen, qui est ensuite construit en alternance avec des flash-backs permettant de rendre compte d'un certain nombre de réalités du vécu concentrationnaire.
Un film inspiré du vécu de Salomon AROUCH (1923-2009) boxeur grec, membre de l'équipe Olympique avant-guerre, déporté à Auschwitz en 43 (n°136.954) qui devra sa survie à des combats organisés par les SS. Ce film a été tourné sur place pour l'essentiel (à Auschwitz 1 mais surtout à Birkenau). Un crématoire a été construit par ailleurs. Il en est question à deux reprises dans le film : lorsque le frère de Salomon est sélectionné avec d'autres du Block et envoyé au Sonderkommando (ils refuseront ce "travail" et seront abattus), et à la fin du film lorsqu'un curieux mélange montre comme simultanées la révolte du Sonderkommando du 07 octobre 44 et l'évacuation du 18 janvier 45. [La vidéo du "making of" du film est visible en cliquant ici].
Le 27 mars 1942 partait pour Auschwitz le premier convoi de Juifs de France. Ils ne seront qu'une vingtaine à revenir en 1945, après la libération du camp. 50 ans après, 12 survivants du premier convoi refont l'intégralité de leur parcours.
Le témoignage de K. Smolen, déporté à Auschwitz en juillet 40, qui, après guerre, a témoigné lors de divers procès contre des SS du camp et a étudié l'histoire du camp en tant que responsable du Musée.
Un documentaire où le réalisateur accompagne Henryk GRYNBERG dans le village où son père a été tué (voir son témoignage dans la bibliographie). Un reportage terrible où H.Grynberg mène son enquète auprès de villageois qui, tous, savent qui est le meurtrier sans oser le dire. Ils évoquent facilement le souvenir de son père, ce Juif qui était intégré au village et qu'ils semblaient plutôt apprécier. Mais cinquante ans après les faits, rien ne semble avoir évolué dans cette campagne du centre-Est polonais, ni sur le plan matériel, ni sur le plan mental. La peur, elle aussi, est toujours palpable et quotidienne. Peur les uns des autres, peur parce qu'on est un petit paysan à la merci de n'importe qui et n'importe quoi, ou d'un nouveau bouleversement de l'Histoire qu'on subira sans y comprendre grand chose. Dans ce contexte, l'Histoire reste contemporaine.
Un paysan demande à H.Grynberg "tu te caches où, maintenant ?" pris au dépourvu, il répond : "... aux Etats-Unis".
La première partie de ce documentaire évoque le rôle central de EICHMANN quant à l'extermination des populations juives durant la guerre avec, à l'image, des documents d'archives. Une seconde partie retrace les éléments biographiques qui le concernent. Mais l'essentiel du film explicite le parcours de Eichmann en Argentine, où il arrive en 1950. Avec les interviews des principaux protagonistes, agents du Mossad (Isser HAREL, Zvi AHARONI et Raphaël ETHAN notamment). Ce film détaille en particulier la recherche, la traque et la capture de "Ricardo Klement" (nom d'emprunt de Eichmann) jusqu'à son transfert -pour procès- en Israël en mai 1960 (voir ici les pages concernant le procès de Eichmann).
Un documentaire de 45 mn (le terme "Sonderkommando" est prononcé pour la première fois à la 36èmn) qui évoque les bâtiments des crématoires de Birkenau et les archives de la Bauleitung. Entretiens avec Robert Jan Van Pelt, Franciszek Piper (sur le nombre des victimes), Vasily Yakovlevich Petrenko de l'Armée Soviétique et témoignages de survivants de Birkenau : Eugeniusz Nosal, Kazimierz Smolen, Ota Kraus, Fela Drybus. Sont évoqués les procès de Prüfer, Schultze, Dejaco et Ertl.
En 1987, quantité de diapositives ont été découvertes dans le stock d'un antiquaire. Elles ont été prises par le SS Genewein au ghetto de Lodz. Un survivant qui était médecin au ghetto les commente.
Un documentaire sur Auschwitz construit sur cinq témoignages de survivants Juifs Hongrois (Fondation Spielberg de Los Angeles). Avec également, par ordre d'apparition à l'image, Randolph BRAHAM (historien), Hans MÜNCH (ancien médecin SS) et Dario GABBAÏ (ancien prisonnier du Sonderkommando, intervention de 4 mn). Ce film prend son titre dans la volonté d'extermination des Juifs par le régime nazi jusqu'aux "derniers jours". Même sachant la "guerre militaire" perdue, se poursuivait la "guerre contre les Juifs". Chaque témoin retrace son douloureux vécu jusqu'à la libération des camps (trois vétérans de l'US Army témoignent et les images d'archives accompagnant leurs paroles sont toutes scrupuleusement géolocalisées) et évoque son parcours ensuite, les modalités de chacun pour revenir à la vie.
Un film de fiction dans lequel le narrateur est le "shlemil" d'un shtetl. Il apprend que les Juifs des villages voisins sont déportés et convainc les habitants du sien que seule une folie pleine d'humour yiddish peut permettre d'échapper à la folie barbare des nazis : il faut construire un faux train de déportation pour s'enfuir. L'un des personnages principaux, Mordechaï, magnifiquement joué par Rufus, apporte une intensité étonnante à ce grand film, hommage au Yiddishland disparu dans l'extermination, et aux Tziganes (dans l'inoubliable "combat musical" entre les deux communautés).
Italie, 1938. Guido est Juif. Il va être déporté et survivra dans le camp avec son fils auquel il fait croire qu'il s'agit d'un jeu. Une fiction tragi-comique qui, malgré ses trois oscars, n'emporte pas mon enthousiasme.
Douze survivantes de l'orchestre d'Auschwitz témoignent (existe en livre).
Victor Martin est né le 19 janvier 1912 à Blaton. Décrit comme humble, voire effacé, par ceux qui l'ont connu, rien ne le prédisposait donc à être célèbre. Force est de constater qu'il ne l'est toujours pas aujourd'hui, sinon dans sa petite commune de naissance où une place porte son nom (mais depuis peu) et la maison où il vécut, une plaque. C'est pour réparer cela qu'a été réalisé ce film. Il est construit essentiellement sur les mots du rapport remis par Victor à son retour de mission, émaillé de témoignages pour le corroborer et le compléter (tel celui de l'historien de la Shoah en Belgique Maxime Steinberg et divers témoins de l'époque). En 1942, Victor adhère au FI (Front de l'Indépendance, notamment fondé par Ghert Jospa) et c'est en tant que membre de cette organisation de Résistance qu'il va se voir confier une mission : découvrir où sont déportés les Juifs partant de Belgique. Sous le prétexte d'études universitaires il obtient des nazis des papiers en règle pour se déplacer vers l'Est (le 04 janvier 43). Il est autorisé à aller jusque Breslau (Wrocław) où... il s'éclipse. Il va alors découvrir Auschwitz en y entrant clandestinement avec des STO français qui y travaillaient... Il reviendra non sans mal (arrêté et torturé par la Gestapo qui ne croit qu'à une mission d'espionnage industriel) en s'évadant du camp où il est enfermé. De retour à Bruxelles il fait son rapport, mais celui-ci a peu d'écho. Est-ce parce qu'il est insuffisamment diffusé ou parce que l'extermination des Juifs qu'il affirme est une idée qui dépasse l'entendement humain et ne semble donc pas crédible ? S'interroge sur ces questions Gerhart Riegner, l'auteur du célèbre télégramme d'août 42 qui, lui aussi a voulu alerter sans réussir à mobiliser.
Un précieux documentaire construit avec intelligence autour de dix témoignages directs d’anciens prisonniers membres des Sonderkommandos d’Auschwitz, notamment ceux de Henryk MANDELBAUM et Shlomo VENEZIA (sur cette page des éléments biographiques qui les concernent).
(Existe également en texte aux Cahiers du cinéma, Ed. de l’Etoîle, oct 2001, 2-86642311-9)
Une interview de Yehuda LERNER, qui porte témoignage de sa propre vie mais surtout de la révolte de Sobibor dont il a été l’un des acteurs (révolte à la suite de laquelle le camp a été démantelé). Cet entretien était au départ effectué dans le cadre du film « Shoah » mais devant son intérêt majeur, Claude Lanzmann a donc décidé d’en faire un film à part entière.
Un film basé sur le témoignage de Niklos NYSZLI (voir le commentaire dans la bibliographie du site). Un «documentaire fiction» qui tente de reconstituer la vie du Sonderkommando de Birkenau en 1944.
Ce film est tiré de la pièce de théâtre "Le Vicaire" éditée au Seuil ("Der Stellvertreter", Rohwolt Verlag) de Rolf HOCHHUTH. Il est proposé en deux DVD, donc avec de nombreux documents complémentaires, parmi lesquels il convient de citer un commentaire du film par C. Gavrás et J Cl. Grumberg (co-scénariste) et un documentaire de la BBC appuyé par des images d'archives intitulé "Pie XII, le Pape, les Juifs et les Nazis".
L'ouvrage (écrit comme filmique) relate la vie de Kurt Gerstein, un SS très ambigü, recruté pour ses talents de chimiste, spécialiste dans le domaine du Zyklon (rappelons qu'à l'origine il s'agissait d'un produit de désinfection), et à ce titre parmi les tous premiers à avoir été témoin de l'usage qui en était fait dans les chambres à gaz des camps qu'il fournissait. Il n'a cessé de tenter d'alerter au péril de sa vie (la Suède, la Hollande, et surtout le Vatican)... tout en restant actif au coeur de la SS et au premier rang de l'extermination ! Cette fiction est donc solidement ancrée dans la réalité et proche du documentaire. C'est un film qui évoque avec un souci de justesse historique l'ensemble de l'extermination par gaz (à partir de "l'opération d'euthanasie") et interroge la position du Vatican, l'attitude plus qu'équivoque du Pape Pie XII, en se fondant sur tout ce qui est connu avec certitude des rencontres ayant eu lieu, des propos réellement échangés, ...
Quatorze hommes et femmes présentent (dans des films de 26 mn du début des années 90) autant de réalités composant celle d'Auschwitz.
Dans le 3è DVD Henri Borlant propose le film "Des Survivants racontent" réalisé en 1995 en accompagnement de l'exposition "La Libération des camps".
Souvenirs de Wladyslaw Szpilman, pianiste, qui a survécu au ghetto de Varsovie. Une reconstitution très exigeante du ghetto.
L'ascension de Hitler de 1914 et la première guerre mondiale à 1934 et la "Nuit des longs couteaux".
Les derniers jours d'Hitler dans le Bunker à Berlin. Absolument fiable d'après les historiens de la période.
Un documentaire constitué, du point de vue de l'image, de vues des crématoires d'Auschwitz et Birkenau (majoritairement le II mais aussi le I et le V). Tous les textes sont des paroles rapportées de neuf anciens prisonniers membres de Sonderkommandos (J. Silberberg, Sh. et A. Dragon, J. Gabaï, J. Sackar, L. Cohen, H. Tauber, A. Feinsilber et pour beaucoup S. Chazan), avec la présence effective et le témoignage de H. Mandelbaum.
Construit sur des photos aériennes prises par les Alliés en 1944, ce film restitue les principaux aspects de l'extermination à Auschwitz au travers de six témoignages de survivants et des commentaires de trois historiens. L'objet du film est de tenter de faire le point sur ce que savaient les Alliés, sur les raisons pour lesquelles ils n'ont pas bombardé le camp.
Les 189 clichés de l'album de photographies prises par un SS durant "l'Action de Hongrie" (album dit "de Lily Jacob") commentés par quatre rescapées.
Description du fonctionnement des camps de la mort. Des témoignages de bourreaux et de survivants illustrés d'images d'archives de la BBC.
Scénario à partir du texte d'Imre Kertesz, rédigé par lui-même.
La première partie de ce documentaire, utilisant des actualités d'époque et des témoignages (notamment celui de Robert Badinter) évoque la période allant de l'affaire Dreyfus à Vichy pour retracer l'histoire des Juifs de France. Il s'intéresse aux diverses vagues d'immigration et leurs particularités (l'accueil des Juifs yiddishophones par exemple), à la volonté d'intégration et ses modalités, puis aux évolutions liées à la situation générale (crise de 29, montée de l'antisémitisme en Allemagne puis en France).
Léon GOLDENSOHN était un psychiâtre américain. A ce titre, il faisait partie de l'équipe chargée de veiller à la santé physique et mentale, de janvier à juillet 46, des 12 nazis jugés à Nuremberg. Il prenait quotidiennement des notes sur ces entretiens. Mort en 1961, ses textes ne sont parus qu'en 2004 sous le titre "Les Entretiens de Nuremberg". Le documentaire propose des images sur les textes du psychiâtre, évoquant ses entretiens avec quatre personnes : H.GÖRING, H.FRANK, R.HÖß (qui était alors témoin et non accusé), et J.STREICHER.
Un documentaire pour qui s'intéresse aux personnalités de ces 4 accusés. Ian KERSHAW et Horst MÖLLER (de Munich) interviennent et commentent au fil du documentaire.
[Pour information, on notera l'existence de carnets similaires : ceux de Gustav GILBERT, psychologue, témoin au procès Eichmann (session 55) dont les 2/3 sont parus en 1947].
Documentaire sur des images de Birkenau et des extraits des textes des manuscrits des prisonniers des Sonderkommandos Z. Gradowski, L. Langfus et Z.Lewental ; des témoignages de survivants du Sonderkommando S. Dragon, H. Tauber et A. Fajnzylberg ; et des passages du livre de M. Nyiszli.
Il aura donc fallu attendre longtemps pour voir un film évoquant l'extraordinaire et magnifique histoire des frères Bielski : Aaron, Asaël, Tuvia et Zus, qui mirent en place une communauté juive de "maquisards" dans les forêts biélorusses à partir de l'été 41, lorsque les Einsatzgruppen massacraient les Juifs de ces régions puis les traquaient et les enfermaient dans des ghettos avant de les déporter. Ils furent ainsi 1.200 survivants à en sortir à la fin de la guerre. Cette oeuvre de fiction à valeur documentaire ne relate que les premières années de "l'Otriad Bielski" et exalte davantage les grands sentiments -mais les frères Bielski le méritent, ô combien- qu'elle ne se soucie de réflexion et d'Histoire. On se reportera utilement au livre de Peter Duffy / Les Frères Bielski (avril 2004 chez Belfond).
Un documentaire fondé sur des archives Soviétiques retraçant les interrogatoires en 1948 et 49 de Heinz Linge (majordome de Hilter, mort en 1980) et Otto Günsche (son aide de camp, mort en 2003). Ceux-ci avaient été commandés par Staline qui souhaitait tout savoir du pouvoir personnel hitlérien. L'historien Edouard Husson, qui intervient à différentes reprises au fil du documentaire, affirme que ce dossier donne de nombreuses informations introuvables ailleurs et notamment beaucoup de détails sur l'extermination qui étaient jusqu'alors inconnus, mais on regrettera qu'elles ne soient pas communiquées ici. Se reporter au livre d'Henrik Eberle et Matthias Uhl (parution 2006 aux Presses de la Cité).