En 1958 Bruno Apitz, très engagé politiquement, a écrit un livre évoquant ses années à Buchenwald au travers de l'histoire d'un enfant juif que les prisonniers vont cacher afin de lui sauver la vie. De ce texte a été tiré le scénario du présent film. Il se fonde pour partie sur un fait réel : Stefan Jerzy Zweig, "l'enfant de Buchenwald" existe réellement, mais l'auteur B. Apitz comme le réalisateur F. Beyer n'avaient rencontré ni lui, ni son père (qui d'ailleurs ne disparaîtra pas dans un autre convoi comme dans le film, mais pourra rester veiller sur son fils et le cacher avec la complicité d'autres prisonniers jusqu'à la libération de Buchenwald et l'arrivée des troupes américaines le 11 avril 45). De ce fait, l'histoire est reconstruite avec les rumeurs qui devaient circuler dans le camp à ce propos, certaines exactes, d'autres pas. On a reproché à ce film une tendance à effacer la spécificité juive de l'extermination, mais de fait Buchenwald n'était ni centre de mise à mort ni camp d'extermination. En revanche il était éminement politique (du fait des catégories de déportés et de l'organisation interne du camp mise en place peu à peu par les "triangles rouges"). Ce sont précisément ces caractéristiques qui intéressent vraisemblablement le réalisateur, outre la proposition de réflexion sur le conflit entre "l'affectif" (risquer leurs vies pour sauver un enfant) et "le politique", mais l'enfant devient le symbole de la solidarité et de la résistance contre l'oppresseur.