Livre Kowalczyk Refrain barbelesL'auteur (1921-2012) dit que l'essentiel de ce témoignage a été écrit dans les années 60, bien qu'il ait été publié dans les années 90. En été 39, il a 17 ans et est autorisé pour la première fois à des vacances autonomes qui l'enchantent. C'est ainsi que commence ce livre. En hiver 40, il apprend que des militaires partent s'engager "dans l'Armée polonaise en France". Il va très vite décider, avec un ami, de rejoindre ces troupes. Ils n'y parviendront pas : capturés en Slovaquie, ils seront envoyés dans diverses prisons puis à Auschwitz en décembre 1940, où ils deviennent les prisonniers 6.800 et 6.804. Ce livre va donc témoigner de la réalité du camp dans les tous premiers temps de son existence. August Kowalczyk restera à Auschwitz I Stammlager durant un an et demi (toute l'année 1941 et jusqu'à juin 42).
L'intérêt majeur de cet ouvrage est donc qu'il relate des particularités relativement mal connues du fait du petit nombre de survivants de cette première époque. L'auteur raconte notamment le Bauhofkommando et l'Abbruchkommando (démolitions et récupération de briques dans Oświęcim devenu Auschwitz pour construire des bâtiments dans le camp). Activités à l'extérieur du camp, donc, qui permettent des relations entre prisonniers et "Organisation clandestine des femmes polonaises d'Oświęcim" (antenne de la ZWZ, Związek Walki Zbrojnej qui deviendra l'AK en 42) avec l'accord de certains SS acceptant de se faire soudoyer. Ces relations permettaient de procurer de la nourriture et des médicaments aux prisonniers, et de faire transiter du courrier entrant et sortant.
L'autre grand intérêt du livre est l'évocation de la SK (Strafkompanie, commando disciplinaire : si besoin, voir ce mot dans le glossaire) et de la mutinerie du 10 juin 42 : les prisonniers tenteront de s'évader, seuls 9 réussiront, dont August Kowalczyk. Il explique comment et détaille l'aide qui lui a été apportée par les polonais aux alentours du camp.

Ed. Musée d'Auschwitz. Première publication en 1995 en polonais : Refren kolczastego drutu, et en 1998 pour la traduction française d'André Giaro. ISBN 83-88526-31-6.